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Nora Hamzawi, humoriste : « Quand je m’interroge sur le deuxième enfant, je me demande si c’est moi qui en ai envie ou si c’est la société qui m’y pousse »

Pendant longtemps, le public de Nora Hamzawi l’a imaginée sans enfant. Il l’avait identifiée, se dit-elle, à l’éternelle adulescente de son premier spectacle, célibataire à chat en galère de mec. Peut-être aussi qu’on la croyait seule parce qu’elle n’est pas du genre « à montrer [s]on enfant avec un smiley à la place de la tête sur Instagram ». Sa vie de mère fait désormais partie de ses sketchs.
En 2022, lorsque, sur France Inter, elle a raconté sa visite chez la gynécologue, l’invitant à « pas trop trop tarder pour lancer le deuxième » en lui disant qu’elle n’avait « plus le temps de réfléchir », elle se souvient s’être sentie « comme au supermarché, quand on entend que les caisses ferment dans dix minutes et qu’on attrape n’importe quoi, sauf les pâtes qu’on était venu chercher ». Elle s’insurgeait aussi de l’image qu’ont les enfants uniques (« Tout comme on dit “pervers narcissique” pour dire “connard”, on dit maintenant “enfant unique” à la place de “sale égoïste qui ne pense qu’à sa gueule” »).
A 41 ans, Nora Hamzawi a donc un fils à l’école primaire. Elle est actuellement en tournée pour son troisième spectacle et sera à l’Olympia en janvier 2025.
Le jour de sa naissance. Jusque-là, j’avais été une mère enceinte angoissée. Même si je sentais qu’il se passait quelque chose, l’idée de passer de deux à trois restait très abstraite. On m’avait dit des trucs comme : « Il ne faut pas que tu t’inquiètes, l’amour n’est pas immédiat, il faut le temps de se faire confiance… » Au contraire, ça a été immédiat, un truc vertigineux fait à la fois de sentiment maternel, d’amour et de vouloir protéger cet enfant.
Oui, et pas qu’une fois ! La première fois que c’est arrivé, il était tout petit. Il m’a demandé si cela me faisait de la peine de ne pas connaître mon père, que j’ai perdu jeune. Je n’étais pas prête et je me suis mise à pleurer devant lui.
Certaines fois, je m’en veux, d’autres, non. Je m’en veux quand j’ai l’impression que mes larmes viennent d’un mauvais endroit, parce que je me suis sentie blessée. J’estime que je devrais me comporter comme une adulte et que je n’ai pas à l’exposer à ça. Mais si je pleure pour quelque chose d’extérieur, de la fatigue, du stress, là, je trouve cela sain. Ce qui est compliqué, c’est que j’essaie à la fois de lui apprendre qu’on peut montrer ses émotions tout en lui transmettant la pudeur.
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